Réunion...

Il ouvrit la porte. La fenêtre était grande ouverte et bizzarement en plein mois de Janvier. Il se dépécha de rentrer et de fermer la fenêtre et les accueillies dans sa chambre. La chambre était rangé, propre, presque briquée.

Il dit :

-Je suis désolé de vous accueillir dans une chambre aussi mal rangé, mon lit n'est même pas fait.

Il se dépécha de le faire, avec une vitesse époustouflante. A la fin les couvertures du lit semblait amidonné.

-Vous vous mettez où vous souhaitez.

Il s'approcha de la table de chevet et ferma le livre qui se trouvait dessus. C'était un cahier dans lequel il collait toute les coupures de presses parlant de banques dévalisé. Il y en avait eu sept en huit mois.

Math eut du mal à ne pas éclater de rire lorsqu'elle pénétra dans la chambre. Si ça c'était une chambre mal rangée alors la sienne était un véritable dépotoire !
Sans se gêner, elle prit la chaise du bureau et s'assit dessus, s'appuyant contre le dossier tandis que Max et Anaëlle s'asseyaient de part et d'autre dans la chambre.
Elle observa Max quelques secondes. Il était très grands et avait de courts cheveux châtains, des yeux verts et était habillé de noir. Tout en lui clamait son caractère solitaire. Elle sourit. Les Gardiens étaient généralement des personnes solitaires ou rejetées. Voire les deux. Elle-même n'avait-elle pas été rejetée par toutes ses classes jusqu'a ce qu'elle trouve ses amis, ceux avec qui elle avait découvert Ayoko, ses Gardiens...
Elle reprit son sérieux. Ce n'était pas le moment de devenir nostalgique. Elle avait deux recrues à former.

- Max, commença-t-elle. Tout d'abord, je te présente Anaëlle. Nous sommes comme toi. Je veux dire par là que nous sommes différentes des autres adolescents de notre âge. Comme tu l'es toi-même.

Elle le dévisagea. Machinalement, elle remit une mèche châtain clair derrière son oreille tandis que ses grands yeux kaki scrutait le jeune homme. En cet instant, elle sentait son pouvoir pulser en elle. En cet instant, elle paraissait jolie sans que l'on sache vraiment pourquoi. L'heure de la révélation de son nom avait sonné.

- Max, tu es un Gardien de la Brèche des Mondes. Ta mission qui est aussi la nôtre est de protéger la Terre et Ombre de la menace d'Ayoko.

Elle devait lui parler chinois mais elle aurait tout le temps de s'expliquer.

Il ne comprenait rien du tout pourtant cela lui semblait familier. Il regarda les deux filles l'une puis l'autre. Si ils étaient vraiment comme lui, elles devaient alors avoir des dons peut-être le même.

-Excuse moi peux-tu m'expliquer ce que s'est que la brèche. J'espérais avoir des réponses et maintenant vous m'amènez des questions.

Il croisa les jambes. Et ce tint prêt à assimiler tout ce que lui dirai Math

Elle hocha la tête. C'était naturel qu'il se pose des questions. Tout commençait toujours ainsi.

- Bien sûr. La Brèche des Mondes et une ouverture qui relie les Trois Mondes. Il suffit de la toucher, de penser au Monde dans lequel on veux atterrir pour s'y retrouver. Autrefois, les Ayotiens s'en servaient pour aller piller les autres Mondes jusqu'a ce que les Ombriens en aient assez et fomentent, avec les huit premiers Gardiens ce qui fut la Grande Guerre. Je vous expliquerais cette Grande Guerre plus en détail une autre fois. Mais toujours est-il qu'à la fin de cette Grande Guerre dont les Ayotiens triomphèrent, l'emplacement de la Brèche fut perdue et que depuis ce moment, les Gardiens s'échinent à la retrouver pour la sceller car sans elle, les Passages entre Ayoko, la Terre et Ombre se fermeront également et chaque Monde vivra tranquillement chacun chez lui.

Elle reprit son souffle et observa Max.

Il se concentra, en tira des conclusions logiques. Il assimila le plus rapidement possible ce qu'on venait de lui apprendre.
La brèche. Ombre. Ayoko.

-Ensuite. Nous on est quoi? Gardien ? Ombrien. Le don de l'air est notre seul don? On a tous le même?

Il s'arreta. Il se leva, s'avança vers la fenêtre et dis :

-C'est bon j'ai tout compris. Tu peux continuer.

Elle s'appuya contre le dossier, ses yeux parcoururent la pièce rapidemment avant de se reposer sur Max.

- Non. Nous avons chacun un pouvoir différent. Toi, tu contrôle l'Air as-tu dis. Anaëlle ici présente contrôle l'Eau et moi, je pratique la télépathie. Comme je te l'ai dis, nous sommes des Gardiens mais nous, nous sommes des Terriens. Des Gardiens peuvent être d'origine des Trois Mondes tu sais, ils ne sont pas tous Terriens ni Ombriens, ils peuvent aussi être Ayotien bien que cela soit plus rare...

Jusque la il comprenait tout à fait, bien que le vocabulaire utilisé soit peu facile à comprendre. Leur rôle parraissait difficile.

-Mais la brèche on sait où elle est ? Questionna t'il.

*Parceque moi je serais pressé de sortir d'ici.*

Il balaya rapidement cette pensée et regarda Math. Que signifiait alors ses cicatrices.

Anaëlle n'avait rien dit jusque là, ce qui était (très) rare. D'habitude, elle se serait permis de lancer des remarques à tout va, mais ce qui était en train de se passer sortait de ses habitudes. Elle écoutait juste, adossée à un mur, les bras croisés sur la poitrine, une mèche de ses cheveux châtains clairs balayant son visage. Son regard allait alternativement de Math à Max, puis finit par se perdre dans le vague. Elle semblait perdue dans ses pensées...

Max se retourna s'approcha du livre de chevet, le prit et s'assit avec. Il ne savait pas quoi faire. Il était mordu d'impatience. Il se leva et dit excusez-moi mais je reviens.

Ses cicatrices le faisaient souffrir. Il alla dans la salle de bain et retira son sweet-shirt.

Il se passa brièvement de l'eau dessus puis remit sin pull et alla s'asseoir.

Son regard se tourna vers Anaëlle.

- Ana, si tu as des questions aussi n'hésite pas...

Puis elle revint à la question de Lax et un léger sourire apparut sur ses lèvres.

- Si on savait où était la Brèche, nous n'aurions pas besoin de la chercher pour la fermer. Mais néanmoins, nous avons l'emplacement d'autres brèche ou Passages qui mènent à Ayoko et à Ombre.

Anaëlle leva brusquement la tête. Elle avait l'air complètement désorienté. Elle se passa une main sur le visage, hébétée, avant de répondre à Math :

-Non, c'est bon...

Elle laissa sa main sur sa joue, le coude posé au creux de l'autre main.

Il se tranquilisa il s'attendait au fait qu'il ne pourrait même pas partir de l'internat.

*Je n'aurai même plus besoin de dévaliser les banques*

Il esquissa un sourire à cette idée. Ce n'est pas que cela le déplaisait mais il n'en éprouvait plus de bonheur depuis longtemps.

"Perfect by nature
Icons of self indulgence
Just what we all need
More lies about a world that

Never was and never will be
Have you no shame don't you see me
You know you've got everybody fooled..."

Anaëlle avait commencé à murmurer les paroles de sa chanson favorite. Plongée dans ses pensées, elle s'était coupée du reste du monde et elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle chantait. Pourtant, cette chanson, elle la murmurait à chaque fois qu'elle était inquiète...

Il se figea. Il la regarda. Il se sentit tout à coup malheureux. Toutes ces années resté seul, toutes ces années à vagabonder. Il n'avait jamais eu l'occasion d'apprendre une chanson. Il n'avait parler à personne. Il s'affaissa. Il ne pouvait même pas mettre de tee-shirt. Même ses grand-parents le battait parcequ'il le prenait pour un sorcier. Les symboles qu'il avait sur les bras jusqu'au poignet les faisaits peur. Pourquoi ses parents sont mort. Il voulut pleurer mais il ne pouvait. Il s'interdit de pleurer. Il s'assit. Les regarda. Attendit, ne disant rien du tout.

Anaëlle avait senti le regard de Max se poser sur elle. Doucement, elle s'approcha de lui et s'assit à ses côtés.

-Si tu as des problèmes... C'est pas en te taisant que tu vas les résoudre...

Elle avait parlé d'une voix timide, presque un chuchotement, mais dans le silence qui régnait dans la pièce, elle était sûre qu'il l'avait entendue.

Il ferma les yeux. Puis les rouvrit quelques secondes plus tard. Il voulut parler mais ... Max s'y restreint. Il ne pouvait pas. Il y avait un vide dans sa tête. Finalement après une minute de pesant silence, il dit :

-Il faut me comprendre, cela fait depuis presque huit mois que je suis ici et je n'ai encore parlé à personne. Sauf vous.

Il baissa la tête et se mit à pleurer.

-Depuis que mes parents sont mort, ma vie n'a été qu'un enfer. Je n'ai pas cessé de me replier sur moi-même pour ne pas éprouver de chagrin. Et maintenant que je parle avec vous, tout mes souvenirs me tourmentent. Que faire ?

Il avait prononcé les deux derniers mots à haute voix mais c'était plus pour lui.

-Depuis ce matin je souffre. Je brule et je ne peux rien faire. J'ai l'impression que notre rencontre était prévu mais pourquoi moi, pourquoi maintenant?

Il se sentait frustré de ne pas comprendre. Il sécha ses larmes rapidement puis releva ses manches révélant alors alors les cicatrices qui parcouraient ses bras. Des épaules aux poignets.

-Savez-vous ce que ça représente. Mais ne les touchez pas s'il vous plaît ça me fait déjà assez mal sans rien toucher alors je n'ose pas imaginer la douleur si on me prend le bras.

Anaëlle esquissa un sourire qui se voulait réconfortant. Elle posa sa main sur celle du jeune homme en lui soufflant :

-Le meilleur moyen de se débarraser de ses mauvais souvenirs, c'est d'en parler. Crois-moi.

Elle avait eu sa propre expérience avec ses parents et la naissance de son petit frère. Elle repoussa la mèche châtain qui masquait ses yeux.

Max sourit.

-C'est vrai tu as tout a fait raison.

Il baissa les yeux. Il se leva. Il été confiant. Il savait qu'à présent il ne serait plus le seul. Il regarda sa montre. Elle était déréglée, il le savait. Mais la sa devient grave. Une heure d'avance.

*Non ce n'est pas possible nous n'avons pas parlé pendant une heure.*

Il retira sa montre et la posa sur la table à côté du cahier. Le cahier.
Il avait renfermé dedans tout ce qui touchait de près ou de proche au paranormal. Tous ce qui le concernait. Les vols et les cambriolages. Mais aussi la première qu'il les avaient utilisé. La première fois qu'on lui avait parlé de ses pouvoirs. Il le regarda du coin de l'oeil. Un être des airs. Ils se rappellerait toujours de sa présentation. De son nom.

*Un être des airs, aere*

Mais il avait aussi mis dedans ces pires souvenirs qui devenait des cauchemars la nuit.
Ces parents roulaient en voiture. Ils lui parlaient.
Un gigantesque coup de vent avait lancé une pierre contre le parebrise. Fissures, aveugle, voiture, explosion. Il était le seul à en avoir réchappé. Ce fut la création de ses cicatrices. Puis ensuite ses grands-parents. Il ne controlait pas ses pouvoirs. Un cauchemar la nuit et la maison s'était fracassé. Il s'exila. Il ne voulait pas en parler. Il espérait que quelqu'un avait pu lire comme un livre ouvert ce qu'il avait dans sa tête. Il refusera de vivre dans le passé....dorénavant. Il jeta le cahier dans la corbeille vide.

Elle avait, toujours sans le vouloir car elle ne maîtrisait pas le moins du monde son pouvoir, suivi les pensées de Maximilien. Elle eut un pincement au coeur tandis qu'une vague de tristesse pour son nouvel ami la submergeait. Ainsi il avait perdu ses parents dans un accident de voiture ? Sa gorge se noua et, sans y penser, elle alla s'asseoir à ses côtés et posa une main sur son bras. Max tressaillit mais contrairement à ses attentes, ne se dégagea pas. On aurait dit que ça apaisait la brûlure de ses cicatrices.

- Max, murmura-t-elle. Je... je suis désolée. Je sais que ces mots sont bien peu de chose face à cela mais... je peux parfaitement te comprendre vu que j'ai vécu presque la même chose...

Elle le dévisagea. Calmement, le comprenant parfaitement.

Maafax la regarda.

-Ne dis pas que c'est bien peu de chose ce que tu m'as dis car c'est faux. C'est plus que ça pour moi. C'est la signification qu'on m'écoute et que quelqu'un me parles enfin. Mais aussi c'est la signification que vous êtes là et que je ne suis pas tout seul.

Il lui sourit.

Elle lui retourna spontanément son sourire. Un sourire confiant. Ce sourire était le reflet de ses espoirs mais également de ses peurs, de ses amitiés présentes et à venir. Peur pour les dangers futurs. Mais confiance en l'avenir malgré tout. car elle savait que désormais, elle ne l'affronterait plus seule...

- Tu n'es plus seul. Chuchota-t-elle. Nous sommes là et nous serons toujours là pour t'aider. Tel est la promesse que font les Gardiens. mais je te la renouvelle. Non en tant que Gardienne mais en tant qu'amie. Sache que tu pourras toujours compter sur moi.

Il la regarda. Le mot avait fusé anormalement dans sa tête.
Amie amie AMIE. Il se répercutait comme un écho dans sa tête. Il ne put rien dire. Il ne pouvait même pas ouvrir la bouche pour lui retourner le message avec autant de sympathie.
Il se contenta d'inspirer l'air, son élément. Il faudra bientôt passer aux choses sérieuse. Il figea cette instant dans sa mémoire. Le temps ne l'effacera jamais. Jamais.

Math lui offrit un dernier sourire avant de reprendre son sérieux. Elle n'en avait pas terminé avec ses explications et à présent, venait la mise en garde la plus sérieuse.

- Je suis désolée mais il me faut reprendre mes explications. Si notre mission de retrouver la Brèche parait - pour certains - simple, il n'en est rien ! Nos ennemis, les Ayotiens, sont prêts à tout pour nous en empêcher. Ils peuvent recourir aux coups les plus bas. Leur seul moyen d'éviter que la Brèche ne soit refermée, c'est de m'éliminer car je possède en moi tous les pouvoirs de tous les Gardiens du monde. S'ils m'enlèvent cela - ces pouvoirs sont en fait concrétisés dans un Cristal d'Or qui se trouve dans mon coeur - tous les Gardiens perdent leurs pouvoirs et notre cause est définitivement perdue. Mais je ne suis pas la seule en danger car ils peuvent aussi tenter de vous voler votre pouvoir. Car si un Gardien perd un pouvoir, ceux des autres en sont affaiblis.

Elle se tu et reprit son souffle. Rassemblant également ses pensées.

- Mais si on me vole le Cristal d'Or, je meurs et vous perdez vos pouvoirs, ce n'est heureusement pas le cas avec vous. Vous pouvez reprendre votre pouvoir à l'Ayotien qui l'a volé...

Elle dévisagea Max.

- Des questions ?

Il se tut fronça des soucil. Il réfléchissait. Ce qu'elle lui avait dire n'était pas très difficile à comprendre mais une chose le surprenait. Il connaissait déjà la réponse mais il voulait en être sur.

-Si j'ai bien compris, notre réussite réside sur deux choses, notre groupe entier et ... il se tut quelque seconde ....et sur toi. Si tu meurs c'est terminé pour nous. Mais les euh... ayotiens n'ont pas de personnes comme toi ?? Une personnes qui ferait une excellente cible. Cela nous arrangerait. Tu ne crois pas ?

Il s'était adressé avec un tact agile. Influant sur les mots forts et discret sur ceux qui serait assimiler à un destin tragique. Pour toute leur communauté...

*et sûrement bien plus.*

Elle fit une petite moue hésitante. Il y avait bien de puissants Ayotiens mais quelqu'un qui avait les mêmes pouvoirs qu'elle n'existait pas... elle y avait déjà beaucoup songé mais...
Elle secoua la tête.

- Non. Le plus puissant des Ayotiens est Lykos, leur chef. mais s'il à un pouvoir énorme, d'autres en ont aussi beaucoup... c'est ça l'ennui. Ils ont beaucoup de puissants Ayotiens alors que nous, nous n'avons... que moi... nous sommes fort désavantagés face à cela...